L’équilibre hormonal au masculin

Le terme d’andropause a été créé il y a quelques années, par analogie avec la notion de ménopause chez la femme. Ce terme portait à confusion, car la physiologie est très différente, puisque l’andropause s’accompagne plus d’une baisse des sécrétions hormonales que d’un arrêt total de ces dernières.
On lui préfère actuellement le terme de D.A.L.A Déficit Androgénique Lié à l’Age, terme plus juste qui intéresse l’homme à partir de 50 ans. Ce dernier subit un déclin hormonal progressif et non une chute hormonale brutale. Cet état s’accompagne de nombreux symptômes : dépression, irritabilité, perte des cheveux, de la masse musculaire, etc. Ils trouvent en outre leur origine dans une baisse du taux hormonal.

Officiellement, le D.A.L.A ne toucherait que 5 à 10 % des hommes au-delà de 50 ans, mais les andrologues estiment ce chiffre extrêmement sous-évalué.

Plusieurs systèmes sont touchés par le vieillissement lié, en particulier, à la diminution de la sécrétion hormonale masculine :

  1. le cerveau avec diminution du dynamisme, désintéressement voire de vrais syndromes dépressifs et de diminution de libido, avec ou sans trouble de l’érection.
  2. la peau: la peau est plus fine, plus sèche et la pilosité peut diminuer.
  3. les muscles: moins de masse musculaire, fatigue plus rapide.
  4. l’os où l’ostéoporose est aussi observée.
  5. le foie où agissent les lipases, afin de diminuer le mauvais cholestérol.
  6. les testicules où s’installe une réduction de la fertilité croissante avec l’âge.
  7. la verge où la testostérone est nécessaire à l’érection.
  8. la prostate organe cible du vieillissement cellulaire musculaire, avec hypertrophie bégnine de la prostate (HBP).
  9. enfin le système immunitaire où on observe une augmentation du nombre de maladies auto-immunes avec l’âge.

Mais réduire le D.A.L.A au seul déficit en testostérone, serait une grosse erreur et il convient comme toujours d’envisager une stratégie holistique:

Tout d’abord, centrée sur des mesures environnementales:
Après la cinquantaine, l’homme paie un lourd tribut à ses comportements à risque: le tabagisme et l’alcoolisme, d’ailleurs souvent intriqués, sont les grands responsables.
Avant d’envisager des corrections extérieures à soi-même, comme une substitution hormonale, la lutte contre le tabac et la limitation de l’alcool sont deux mesures essentielles. On ne répétera  jamais assez les conséquences sur le vieillissement  cellulaire, les cancers, les maladies cardiovasculaire, l’efficience sexuelle, de la consommation de tabac et d’alcool. La lutte contre ces deux fléaux reste la priorité des priorités d’une stratégie a fortiori naturelle.

Ensuite, l’instauration d’une alimentation équilibrée.
Il ne s’agit pas d’une alimentation restrictive, même si la lutte contre le surpoids est importante. L’alimentation dite du « Crétois » serait idéale. Elle est la nutrition antioxydante donc antivieillissement par excellence.
Rappelons les grandes lignes de cette alimentation:
+ très riche en végétaux et en fibres alimentaires (c’est à dire beaucoup de fruits et légumes).
+ très modéré en produits animaux (y compris en laitage), source de graisses cachées.
+ laissant une place centrale aux céréales, sucres lents.
+ instaurant deux portions par semaine de poisson.
+ ne conservant en tout et pour tout que le vin rouge, en quantité modérée et à l’exclusion de tout autre alcool.
Cette alimentation devant être consommée lentement, en prenant le soin de bien mastiquer et répartie en trois prises par jour.

La lutte contre la sédentarité, avec la pratique d’un exercice physique régulier, prévient de nombreux troubles, en particulier ceux liés à la microcirculation et au métabolisme du calcium. La pratique physique s’inscrit aussi dans une meilleure gestion du mental.
Le D.A.L.A symbolise le temps des changements, en particulier professionnel. C’est le temps de l’anxiété qui est une peur de l’avenir, de la dépression qui est une absence d’avenir. « Psychologiser » est souvent difficile et inadapté, le chemin du corps propose souvent une autre approche plus rapide, plus efficace, plus palpable. Réhabiliter son corps sera souvent l’occasion de l’habiter pour la première fois.

Ces mesures engagées, s’ouvre alors le vaste sujet de la supplémentation.
+ non hormonale d’abord: si on devait garder un seul nutriment fondamental, ce serait les Oméga 3 : Omega 3 Fort
Ils sont essentiels comme modulateurs de l’inflammation chronique. En particulier ceux  d’origine maritime comme l’EPA, ont une activité anti-inflammatoire très importante, plus spécifiquement sur l’inflammation de bas grade.
Nous utiliserons, de façon préférentielle, le complexe Omega 3 Fort  (association EPA/DHA) à la posologie moyenne de 4 gélules/jour, pendant les repas, mais les posologies doivent être adaptées à la hausse, suivant les besoins.
On lui associera bien volontiers le Curcuma : le Curcuma
Le Curcuma issue de la tradition Ayurvédique, est la plante la plus puissante antiinflammatoire à notre disposition. Sa posologie est de 2 à 3 gélules/jour, avant le petit déjeuner et le repas du soir.
+ Péri-hormonale ensuite: Il est possible de stimuler naturellement la sécrétion des androgènes, de l’hormone de croissance et de la thyroïde.
La voie est en train de s’ouvrir vers ce que l’on appelle les sécrétagogues (stimulateurs de sécrétion).

+ Péri-hormonale ensuite: cela concerne l’approche naturelle des androgènes, de l’hormone
de croissance et de la thyroïde.

  • Concernant une approche plus large des androgènes : le complexe Libido évolution
    Ce complexe associe plusieurs composants, dont deux plantes adaptogènes, d’une part la Maca, d’autre part le Ginseng rouge. Rappelons que la notion d’adaptogène est un concept assez récent, surtout étudié par les russes. Ce sont des phytothérapies naturelles qui permettent d’augmenter la résistance aux agressions chimiques, physiques, etc. Ces adaptogènes ont une action normalisante et harmonisatrice de l’organisme. Ils se différencient des stimulants, car ils sont sans effet secondaires et surtout renforcent les capacités adaptatives de l’organisme. Ils agissent tous sur l’axe cerveau-surrénale, en particulier sur le métabolisme du cortisol et pour certains sur un précurseur, la DHEA.
    La Maca (Ginseng péruvien) ou Lepidium pousse sur la Cordillère des Andes et est utilisée traditionnellement depuis très longtemps. Outre son action sur « l’épuisement surrénalien », certains de ces principes actifs se comportent comme des analogues androgéniques.
    Son action sur le métabolisme de la DHEA a été bien décrite. Ce phytonutriment est donc essentiel pour une approche large de la baisse de la libido, liée à des causes hormonales mais aussi à l’épuisement surrénalien.
    Le Ginseng rouge est un adaptogène très étudié et cultivé en Chine et en Corée.
    Ses principes actifs sont très peu hormonaux, mais son action sur l’axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien, en fait un adaptogène particulièrement efficace sur le tonus, l’énergie et par voie de conséquence sur la libido.
    A côté de ces deux adaptogènes, le complexe Libido évolution contient entre autre du Biglycinate de Zinc, à haute biodisponibilité, essentiel à la production de testostérone, du Safran dont l’action anxiolytique favorise la libido, comme agent anti-stress.
    La posologie s’envisage à 2 gélules en fin de journée ou bien le soir, par cure de 2 à 3 mois à adapter selon chacun.
  • Concernant l’hormone de croissance (G.H) : elle se situe au centre du dispositif anti- vieillissement pour l’homme. Stimuler sa sécrétion qui diminue avec l’âge est possible, grâce à une supplémentation en acides aminés naturels, l’arginine et l’ornithine, qui sont associés à  un puissant stimulant de la sécrétion de cette fameuse hormone de croissance. On n’oubliera pas que les vitamines B, en particulier B1, B5, B6, ont une action positive sur la G.H.
    Le complexe Vitargine est très intéressant dans ce sens à la posologie de 2 capsules le matin et midi, dix minutes avant la prise alimentaire si possible, par cure trimestrielle.
    Toujours concernant l’hormone de croissance, n’oublions pas le Mucuna pruriens, Mucuna. La graine de cette liane est une des principales sources végétales de L-Dopa. Cette substance stimule la glande pituitaire et lui permet de produire davantage d’hormone de croissance. Associée à la L-Tyrosine, acide aminé précurseur dopaminergique, le Mucuna s’envisage à la posologie de 1 à 2 gélules par jour, à jeun, le matin, par cure trimestrielle.
  • Et enfin, concernant la glande thyroïde : la glande thyroïde est une véritable « tour de contrôle hormonale », elle régule presque l’ensemble du métabolisme de l’organisme.
    Elle sécrète deux hormones, la T3 et la T4, à partir de l’acide aminé Tyrosine, d’Iode et de nombreux micronutriments, comme le Zn, le Mg, les vitamines B, etc.
    Elle est régulée à partir des taux hormonaux périphériques, par l’hypothalamus et la TSH, par un phénomène de feed-back.
    Ainsi la TSH varie inversement proportionnellement au taux de T3 et T4 : dans l’hypothyroïdie, cas le plus fréquent, quand les taux de T3 et T4 diminuent, la THS augmente. Si la médecine académique s’occupe des hypo et hyperthyroïdies sévères, on reste bien trop souvent dans le flou thérapeutique pour les hypothyroïdies fonctionnelles : c’est le cas fréquent observé lors du D.A.L.A.
    Si la médecine académique traite ces dysfonctionnements lorsque la TSH >10 mU/l, elle est très évasive en ce qui concerne les taux de TSH se situant entre 4 et 10.
    Nous sommes partisans de les traiter, mais de façon naturelle, car cette dysfonction s’accompagne de fatigue, de troubles du poids, des phanères, d’états dépressifs, etc., bref, un effondrement du métabolisme.
    Nous ferons alors appel au L-Tyroconcept, qui associe de la Tyrosine, du Zinc et de l’Iode, qui sont les précurseurs de la T3 et de la T4, à la posologie de 2 gélules le matin à jeun sur 2 à 3 mois. Un contrôle de la TSH à l’issue permettra d’adapter la stratégie.
    Il existe une autre situation particulière, concernant les hommes vieillissants, c’est celle d’une carence chronique en Iode (pour des raisons alimentaires), qui entraîne une fatigabilité chronique.
    Il serait facile de dépister ces cas par un dosage urinaire de l’Iode (iodurie sur 24 H ou plus facilement sur les urines du matin). En cas de carence, ce qui est fréquent, l’indication de L-Tyroconcept s’impose.

 

+ Hormonale enfin, cela concerne la testostérone et la DHEA. Si les mesures précédentes ne suffisent pas, on peut, dans un esprit loin du dopage, envisager une substitution qui doit s’inscrire dans le cadre d’un contrôle biologique précis avec dosages hormonaux, tests sanguins, salivaires, pour décider des stratégies et des protocoles précis suivant l’âge et les cas individuels. Toute supplémentation à l’aveugle et prescrite par des gens non compétents est à proscrire.
+ De plus, n’oublions pas le vieillissement spécifique de la prostate qui accompagne le D.A.L.A.Cela va intéresser uniquement l’hypertrophie bénigne de la prostate, qui atteint 80% des hommes de plus de 50 ans. Rappelons les premiers symptômes de cette atteinte, qui associent des signes obstructifs (surtout la dysurie caractérisée par la faiblesse du jet urinaire) et des signes irritatifs (besoin fréquents et urgent d’uriner, signes très souvent nocturnes). De plus, ce mécanisme s’accompagne souvent de symptômes de baisse de la performance sexuelle, y compris de la libido.
Dès l’apparition de ces symptômes, mieux encore avant leur apparition, l’utilisation de phytonutriments donne d’excellents résultats. Le CurbiProsta, extrait de pépins de courge, est une grande tradition paysanne. De façon plus scientifique, leur activité est attribuée aux antioxydants qu’ils contiennent, dont la structure est très proche d’un dérivé de la testostérone (DHT).
Posologie : 1 cuillère à soupe, dans un verre d’eau, matin et soir, par cure trimestrielle.
On pourrait y associer, dans cet esprit, l’extrait des baies du palmier nain (sabal serrulata), inhibiteur des facteurs de croissance FGF et EGF, donc anti-prolifératif et anti-inflammatoire par inhibition de la synthèse des prostaglandines et de Pygeum africanum.

Conseils pratiques
Les conseils alimentaires sont fondamentaux pour la prise en charge du D.A.L.A, en associant les diverses corrections hormonales au centre duquel nous trouvons les complexes L-Tyroconcept et Libido évolution.

En conclusion
Le D.A.L.A est une affection de civilisation liée certes à l’âge, mais aussi au mode de vie occidentale qui associe sédentarité et alimentation trop riche en sucre et graisse.
Une fois cette prise de conscience faite, l’heure est aux substitutions péri-hormonales, grâce aux phytonutriments sécrétagogues et si besoin, dans certaines conditions, à la substitution hormonale.

Dr. méd. Jacques Gardan

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