Medecine-integrative-tout-simplement.ch PAR LE Dr. J. GARDAN
- Définition
Les arthrites auto-immunes regroupent un grand nombre de maladies inflammatoires articulaires d’origine immunologique. C’est ce qui les différencie des autres rhumatismes articulaires comme l’arthrose qui reste une maladie dégénérative, même si des facteurs inflammatoires intéressent la région péri-articulaire (cartilage, os, tissus mous). Ces arthrites auto-immunes sont nombreuses, mais la polyarthrite rhumatoïde (PR) en représente la forme la plus commune et la plus fréquente. Pour développer une auto-immunité comme la PR, il faut associer des facteurs génétiques innés prédisposant qui interagissent avec des facteurs de risque environnementaux. Ces affections peuvent commencer jeune et se localiser sur les principales articulations, même si l’atteinte des articulations des mains et des pieds sont préférentielles. Les douleurs sont de type inflammatoire, nocturne, avec dérouillage matinal et suivant l’évolution, très invalidante et déformante. Ces rhumatismes auto-immuns sont chroniques, évoluent par poussées et nécessitent une prise en charge intégrative, classique et complémentaire. Si les traitements rhumatismaux classiques restent très efficaces, leurs effets secondaires sont nombreux et souvent sévères ; cela justifie la mise en route d’une prise en charge complémentaire, qui d’une part limitera leur utilisation et d’autre part, optimisera la mise en équilibre de l’évolution de la maladie, pour un plus grand confort du patient.
- Physiopathologie simple et cofacteurs
Comprendre les arthrites auto-immunes, c’est prendre en compte le mécanisme auto-immun.
Dans le cadre d’une prédisposition génétique, l’organisme produit des auto-anticorps spécifiques, qui par une cascade de réactions biochimiques, vont agresser la synoviale des articulations et leurs structures adjacentes. Cette cascade de réactions inflammatoires est en rapport avec le stress oxydant, c’est-à-dire une surproduction de radicaux libres qui vont entraîner une suite de réactions inflammatoires destructrices.
On identifie plusieurs cofacteurs :
– la génétique et le polymorphisme des phénotypes favorisant les arthrites auto-immunes sont liés à des marqueurs biologiques accessibles au diagnostic par des dosages spécifiques.
– Mais à côté de ces facteurs génétiques, de nombreux cofacteurs ont été mis en évidence :
+ le tabac a été bien documenté, d’autant que ce facteur favorise l’expression des gènes facilitateurs,
+ la pollution de l’air : par exemple, de nombreuses études ont mis en évidence que le fait de vivre à moins de 50 m d’une autoroute, augmenterait le risque de PR de 30%. Des expositions à la Silice, à des pesticides, à des solvants organiques, iraient dans le même sens,
+ les facteurs hormonaux : la PR, touchant trois à quatre femmes pour un homme, suggère une influence hormonale, d’autant que de nombreuses femmes voient une amélioration de leur maladie pendant leur grossesse et des reprises évolutives en post-partum,
+ des infections, en particulier virales : certaines observations peuvent faire penser que des affections virales (comme l’Epstein-Barr virus, les herpes virus et bien d’autres) correspondent à des phases de poussées évolutives et/ou déclenchant la maladie,
+ l’alimentation est probablement un des co-facteurs les plus spectaculaire.
L’alimentation occidentale, trop riche en produits animaux, laitiers, issue de la chimie alimentaire, trop pauvre en antioxydants végétaux et en acides gras oméga 3, est associée à une évolution négative des arthrites auto-immunes. En corrélation, l’état intestinal est la grande modernité : les différentes dysbioses, bactériennes et candidosique, alimentent l’inflammation de bas-grade et de proche en
proche, l’inflammation articulaire,
+ enfin le stress rythme les poussées évolutives et certains grands stress peuvent être identifiés comme facteurs déclenchants de l’apparition de la maladie.
- Sa prise en charge, y compris préventive, s’envisagera de façon holistique et intégrative
- Tout d’abord l’alimentation:
L’alimentation sera donc, comme dans tout processus de stress oxydant, riche en végétaux, colorée, souvent crue pour la protection des polyphénols, non industrielle et la plus naturelle possible.Deux spécificités sont à considérer :- la présence suffisante en oméga 3 anti-inflammatoire ; on favorisera les sources végétales, le colza, première pression à froid et des supplémentations en cameline ou lin, mais aussi les apports marins en EPA/DHA,- Le respect des intolérances alimentaires.
Certains aliments, à déterminer éventuellement et individuellement, par des tests sanguins immunologiques, peuvent favoriser la production des auto-anticorps rhumatismaux. En effet, quand l’organisme fabrique, en raison d’intolérance immunologique, des anticorps anti –aliments, fréquemment le gluten, les protéines du lait, des œufs, etc., on observe un entretien et l’aggravation de l’auto-immunité articulaire. Il convient donc de déterminer pour chacun, comme le propose l’immunonutrition, de définir une alimentation spécifique à chaque cas. Cette dernière aussi aura l’avantage d’aider à la correction de la dysbiose si elle existe. - La lutte contre la sédentarité est un temps essentiel de la prise en charge rhumatologique. L’exercice physique sera régulier, modéré, adapté aux poussées inflammatoires, de façon à ne pas relancer ces dernières, mais au service d’un véritable «dérouillage» articulaire. Ces exercices pourront très bien s’envisager en milieu aquatique, qui présente l’immense avantage de soustraire les différentes articulations à la compression de la pesanteur.
Enfin, les techniques du toucher, les massages, le drainage lymphatique, réduisent les douleurs tout en améliorant la souplesse articulaire. - Les phytonutriments
Les plus importants concernent les micronutriments qui prendront en charge l’inflammation de bas grade. Classiquement on retrouve,
– Les omégas 3
Ils sont essentiels comme modulateurs de l’inflammation chronique de l’ensemble de l’articulation.
Grâce à la modulation du métabolisme des prostaglandines, on identifie à la fois des omégas 3 d’origine végétale (issus du colza, de la cameline, du lin, mais aussi de certaines algues) et ceux d’origine marine (EPA / DHA des poissons des mers froides).
La prise d’oméga 3 s’envisagera au long cours et s’associe à toutes les autres stratégies en phytonutriments.
– La vitamine D3 : La vitamine D est bien évidemment classiquement utilisée pour la fixation du calcium sur l’os, mais les nouvelles études randomisées et contrôlées, ont fourni des preuves en matière de santé osseuse et musculaire.
Le système immunitaire est modulé par la présence de vitamine D de même que l’inflammation, ce qui est un facteur de lutte contre le stress oxydant, liés à la maladie auto-immune.
Mais la très fréquente dysbiose intestinale est une cause majeure d’inflammation de bas grade.
En plus de la réforme alimentaire nécessaire, qui consistera en un régime crétois à adapter individuellement grâce à l’immunonutrition (recherche des intolérances alimentaires) selon la spécificité de la dysbiose microbienne ou candidosique du patient, on pensera à « assainir » l’intestin : que ce soit avec l’extrait de pépins de pamplemousse ou d’extrait d’ail, de cannelle etc. par exemple. Mais la dysbiose intestinale est corrélée à la porosité de la muqueuse intestinale connue sous la dénomination « hyperperméabilité intestinale ».
Ainsi à travers cette porosité, de nombreuses réactions biologiques voient le jour et de nombreux signaux biochimiques de l’inflammation vont de proche en proche atteindre les régions articulaires.
Rétablir un certain équilibre de cette barrière intestinale est un objectif primordial.
Pour cela certains compléments sont utiles :
– la L-Glutamine, cet acide aminé est le substrat énergétique qui nourrit la muqueuse intestinale. Il contrôle et régule la stimulation du développement entérocytaire. De plus, il intervient dans la réponse inflammatoire de l’intestin, en modulant la production de radicaux libres. La posologie est de 2 gr/jour en 2 prises de 2 gélules à distance des repas.
– mais les probiotiques restent l’axe essentiel du rétablissement d’une certaine « étanchéité » de l’intestin. Le microbiote fait l’objet de nombreuses études internationales et vient le jour où nous allons connaître notre spécificité de notre cartographie bactérienne et de son interaction avec l’environnement. Pour l’instant, les probiotiques à notre disposition restent non spécifiques, mais ils contribuent grandement à réduire la perméabilité intestinale et module le système immunitaire donc participe à la réduction de l’inflammation. L’Optiflorus offre beaucoup de sécurité par le choix des lactobacilles (rhamnosus, casei etc.) et une bonne biodisponibilité grâce à la forme galénique de la gélule résistant à l’acidité gastrique. De plus des fibres les F.O.S. issues de la chicorée et de la betterave sont associées, ces prébiotiques, véritables « engrais »pour les bactéries probiotiques renforcent l’action de cette préparation qui contient par ailleurs déjà 200mg/gel de L-Glutamine. La forme Tolérance, est une bonne indication à la posologie de 1 gélule au lever et au coucher, au long cours de façon séquentielle.
Encore plus intéressante la forme Optiflorus MICI car cette forme associe à la forme précédente la fameuse résine ayurvédique, Boswellia serrata, plus connue sous le nom d’encens indien, a été beaucoup étudiée et semble très prometteuse (Tribune médicale du 31 mars 2017). Son action de type anti-inflammatoire est aujourd’hui bien documentée.
Sont aussi très intéressants certains micronutriments non spécifiques, mais qui participent à la prise en charge du stress oxydant et de l’inflammation articulaire et péri-articulaire,
– le plus important de tout la pharmacopée naturelle est Curcuma Proactif.
Le Curcuma est la plante la plus puissante antiinflammatoire à notre disposition. Les publications sont nombreuses et son action antiinflammatoire est la conséquence de son action sur le métabolisme cellulaire du NFkB, beaucoup étudié sur le plan scientifique. La présence de Pipérine augmente fortement sa biodisponibilité et rend ce produit incontournable.
Sa posologie est de deux à trois gélules, avant le petit déjeuner et le repas du soir.
-mais aussi le Resvéranol
Le Resvératrol est probablement le polyphénol antioxydant le plus efficace dans les processus de vieillissement cellulaire. Son action antioxydante est bien documentée, mais beaucoup d’études laissent à penser de sa grande action sur l’épigénétique, c’est-à-dire la modulation de l’expression des gènes, responsable du vieillissement.
Ce phytonutriment trouve sa place ici dans la lutte contre le stress oxydant des arthrites auto-immunes.
La posologie est de deux gélules avant les trois repas.
- Pour mémoire, la phytothérapie est toujours d’actualité
Traditionnellement, les plantes furent utilisées dans les rhumatismes ; on pensera aussi lors de poussées inflammatoires au Frêne, à la Prèle, au Bouleau, à l’Ortie Blanche pour les plus connus, sans oublier le Saule Blanc.
Enfin, le remède chinois traditionnel leTripterygium Wilfordii Hook F ou vigne du tonnerre de Dieu, s’est montrée aussi efficace que le méthotrexate, selon un article publié dans les Annals of the Rheumatic Diseases (Tribune médicale 16 mai 2014).
De même que les oligoéléments : surtout le Zn, le Mg souvent, et les autres selon les spécificités individuelles etc. sans oublier le Silicium qui maintient l’intégrité articulaire mise à rude épreuve dans les arthrites auto-immunes.
Conseils pratiques
Les conseils alimentaires sont fondamentaux (en particulier les intolérances), de même que ceux en rapport avec la gestion du stress, mais le conseil de substitution en oméga 3 restera incontournable au très long cours. La supplémentation en vitamine D sera adaptée cas par cas.
La recherche d’une dysbiose et de sa correction restent essentielles : correction alimentaire et rétablissement de la microflore par les probiotiques : la L-Glutamine et l’Optiflorus MICI, au long cours en cure séquentielle.
De plus, on associera en alternance par exemple 15 jours l’un, 15 jours l’autre, Curcuma Proactif et le Resvéranol.
Tout s’envisagera en même temps et sera adapté à chaque cas et au long cours.
La Silice restera d’actualité dans la protection de l’articulation en général.
Conclusion
Les maladies auto-immunes, type arthrites rhumatoïdes, sont des affections chroniques et difficiles. Elles ont mauvaise réputation. Cependant, si on n’accepte pas la fatalité, des seuls antirhumatismaux classiques utiles mais aux lourds effets secondaires, en mettant en place une stratégie globale, en particulier grâce aux phytonutriments, on peut légitimement espérer apporter confort et stabilisation au patient.
Docteur méd. Jacques Gardan
Pour tout renseignement complémentaire concernant les produits cités dans cette fiche, des fiches spécifiques sont disponibles auprès du laboratoire.